«Nous sommes aussi des citoyens ! Regards de jeunes sur notre société» : un ouvrage-enquête de la Délégation interministérielle à l'insertion des jeunes et de la Fondation Dexia Crédit local

La Délégation interministérielle à l’insertion des jeunes et la Fondation Dexia Crédit local publient «Nous sommes aussi des citoyens ! Regards de jeunes sur notre société», un ouvrage fondé sur une étude réalisée auprès des jeunes en insertion. Premier résultat : les jeunes affichent une réelle volonté d’insertion mais l’exercice de leur citoyenneté est contrarié par les nombreux freins que multiplie la société. Plus souvent préoccupés par la recherche d'un travail, elle-même rendue difficile par leur manque de formation et de qualification, ils ont cependant été plus de 300 à vouloir s’exprimer en citoyen. Certes, le mot citoyen ne fait pas partie du vocabulaire de la plupart des jeunes interviewés (84% avouent ne pas bien connaître ce terme) ; cependant, ils se sentent et se veulent citoyens. On est citoyen parce qu’on est Français (né en France) et qu’on est fier de l’être. Les jeunes témoignent d’ailleurs d’un fort attachement à la France, à ses valeurs et au fonctionnement démocratique de la société. Les jeunes expriment une véritable défiance à l’égard de la classe politique, des institutions et des voies d’expression qui seraient censées leur permettre de contribuer à la vie sociale. De nombreux jeunes font ainsi état de leur incompréhension des discours politiques ; ils éprouvent des difficultés à en saisir le sens, d’autant qu’ils n’en comprennent pas toujours les mots. Ne percevant pas de différences, ils privilégient naturellement les langages les plus simples. Par ailleurs, ils avouent une méconnaissance des institutions. Même la municipalité n’est pas perçue comme une institution proche et susceptible de répondre aux attentes de proximité, d’écoute, de dialogue dont peuvent faire état les jeunes. Ils sont 48% à avoir le sentiment de ne pas suffisamment connaître leur maire et 54% à ne pas lui faire confiance. La mairie est «institutionnalisée» et est assimilée, dans leur esprit, à une administration parmi d’autres. Non seulement le lien social, via la connaissance et la compréhension des institutions et de la vie politique, semble faible mais de plus une véritable défiance s’exprime à l’égard des institutions et des hommes politiques. La justice et la police suscitent une forte défiance et pas seulement de la part des jeunes des quartiers dits «sensibles». Seule l’école ou la gendarmerie suscitent des sentiments plus ambivalents. Face au chômage, à l’insécurité, aux discriminations..., peu de jeunes croient en la capacité des hommes politiques à changer leur situation. Le sentiment dominant est que les hommes politiques sont coupés de la population et particulièrement des jeunes, qu’ils ne les écoutent pas et ne les comprennent pas. A cela s’ajoute l’image d’une classe politique touchée par les «affaires». 67% des jeunes interviewés indiquent qu’ils ont envie de s’impliquer pour que les choses bougent autour d’eux. Pour eux, l’action «de solidarité, de proximité et d’immédiateté» est une idée parfaitement en ligne avec les personnalités qu’ils respectent. Coluche (73%), l’abbé Pierre (36%) et Lady Diana (32%) sont les figures emblématiques du respect et incarnent cette action citoyenne idéale. La proximité leur permet en effet de constater les résultats des actions et projets mis en œuvre, l’immédiateté répond à leur situation d’urgence et la solidarité constitue une forme d’engagement privilégiée. La conclusion de l’enquête qui nourrit l’ouvrage «Nous sommes aussi des citoyens ! Regards de jeunes sur notre société» est claire : les voies traditionnelles d’expression de la citoyenneté ne fonctionnent pas pour les jeunes les plus en difficulté ! C’est pourquoi la Fondation Dexia Crédit local lance aujourd’hui un appel à projets national pour l’insertion citoyenne des jeunes. Elle apportera un soutien aux projets des 380 missions locales qui contribueront à l’apprentissage de la citoyenneté et à une meilleure implication des jeunes dans la vie locale. La date limite de dépôt des dossiers est prévue pour<

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